Le mendiant est appelé au Québec le « quêteux » et pour l’accueillir, il y avait un banc spécial dans les maisons. Le matelas était constitué des épluchures de blé d’inde. On pouvait donc brûler sans hésiter le matelas après le passage du quéteux pour éviter la contamination par les poux ou les puces. Pour éviter l’évasion des puces un ruban de mélasse était disposé autour du banc.
Le mendiant.e pouvait donc avoir un abri pour la nuit et en échange, il partageait les histoires entendues dans les autres villages parcourus. Cette générosité était principalement fondée sur la croyance que l’accueil d’un mendiant permettait d’avoir une place au paradis. Même si cette générosité était davantage due à un devoir de citoyen plutôt qu’un acte de bienveillance, il n’en demeure pas moins que ça porte à réfléchir sur la façon dont nous traitons les sans-abris. Aujourd’hui, les bancs de quêteux servent plutôt à créer un beau look « vintage » hélas ils ont perdu leur fonction d’accueil.
On peut voir d’antiques bancs de quêteux dans l’exposition GÉNÉROSITÉ. DROIT AU CŒUR qui se tient jusqu’au mois d’octobre 22 au Musée de la civilisation.